Encore des retombées du déjeuner républicain du 3 Aout. Le présent article est un bref témoignage sur l’agression dont a été victime Samia.
« C’est hier soir au stade du lotissement Hamdad, à Mdouha, que les faits se sont produits. Je vais à ce stade deux fois par semaine pour faire mon footing. Je cours autour du stade pendant que des jeunes du quartier jouent au foot –ca se passe toujours très bien. Mais hier soir, en terminant leur partie, ils se sont arrêtés à mon passage devant eux et commencaient à plaisanter à haute voix sur le fait que je suis une non-jeûneuse. L’un d’entre eux me dira : ‘j’aurais voulu venir ce jour-là’ faisant allusion au déjeuner républicain du 3 Aout, ce à quoi je rétorquais en rigolant ‘l’an prochain !’, tout en continuant ma course et laissant les adolescents derrière moi. Deux secondes plus tard, dix mètres plus loin, je sens subitement un violent coup sur la tête : c’était un bloc de pierre lancé avec force par l’un des jeunes.
Je m’arrêtais sec. J’étais abasourdie par le coup, aussi inattendu que violent. Dans mon étourderie, envahie par la colère, je me retournais et j’allais vers les jeunes en parlant bien fort : « que celui qui m’a lancé jetté le bloc se manifeste, tout de suite. Que celui qui a un compte à régler avec moi parce que je jeune ou que je ne jeune pas vienne se mettre debout là, devant moi », sachant évidemment que le coupable était l’un d’entre eux. Un silence s’installait et personne ne disait rien. Je quittais le stade hors de moi.
Je ne décolère pas et sur le chemin de la maison, je décidais de retourner défier le coupable de se montrer. Les jeunes visiblement pris d’une certaine panique commencaient à se rejeter la faute dans des « ce n’est pas moi » et des « allez, dite lui qui c’est ». L’un d’eux ira jusqu’à me signaler qu’il m’est « interdit » de faire du footing dans le stade, ce à quoi je lui répondais de se mêler de ses oignons et de ne répondre qu’à la question liée à l’agression.
Je prends alors la direction du commissariat de la police. Les policiers me reçoivent très bien mais m’envoient vers l’hôpital où je dois faire le constat médical. Contacté par téléphone, Bouaziz Ait Chebib, se déplace sur le champs depuis DBK pour venir à ma rencontre aux urgences du CHU. Se sont joints à nous Lazhar et Slimane, deux amis militants. Tous m’ont ensuite accompagnée à la clinique Slimana et à la police pour mener à bien les démarches de la suite de l’agression. La soirée s’est terminée à minuit.
Heureusement le bloc jetté par l’agresseur était tombé bien en haut de la tête et pas sur la nuque, rendant ainsi le dégât superficiel et l’étourderie passagère et sans aucune gravité.
Je remercie infiniment les camarades Bouaziz, Pikaso, Lazhar et Slimane pour leur soutien. La rapidité avec laquelle ils sont venus me rejoindre, leur disponibilité et le temps qu’ils ont pris m’ont profondément touchée.
Et le combat continue !
Samia Ait Tahar.