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Marche des victimes du printemps noir le 19 août en Kabylie

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Appuyée de la société civile

Décidément, l’été de 2013 brisera plus d’un tabou. Après le spectaculaire déjeuner du mois ramadan pour la tolérance et les libertés individuelles, c’est au tour d’une autre question refoulée d’être soulevée. Celles des blessés de Tafsut Taberkant. Décidés à voir les blessés revenir sur la scène politique, Hanine Chikh, victime lui-même, nous explique ce qu’il présente comme « le début d’une longue série d’actions soutenues des blessés et parents des victimes, et qui auront lieu en Kabylie et à Alger ». Les citoyens kabyles sont appelés à soutenir en masse la première de ces actions, une marche du 19 Août à 10h.

Les victimes interpelleront les autorités algériennes sur leurs engagements envers les victimes pour faire aboutirdes revendicationsde base : la reconnaissance officielle des blessés comme victimes et la prise en charge des cas graves.Le mouvement des blessés promet en plus de « passer à d’autres étapes » si les autorités ne répondent pas « rapidement et favorablement » aux appels émis lors de la série d’action.

Les faits remontent déjà à 13 ans. Hanine en avait presque autant, lorsqu’il est touché par les balles assassines de la gendarmerie algérienne, dans une répression sanguinaire qui aura duré plusieurs semaines sans interruption. Il est l’un des plus jeunes blessés kabyles ; c’est aussi l’un des plus actifs sur le terrain post-2001.« Il faut savoir que les revendications des blessés et parents des victimes seraient en fait satisfaites si le gouvernement avait mis en application le décret présidentiel. Il fut signé déjà en 2002 ! », commente-t-il.

Mais leurs droits ne sont pas les seules questions qui agitent les blessés. Alors qu’ils pourraient se centrer uniquement sur leur statut et leur réinsertion économique, les blessés rappellent les revendications sociales et idéologiques qu’ils prônaient en 2001. En d’autres termes, si la société a oublié les blessés et martyrs de 2001, ce n’est pas réciproque. Avec une générosité qui force l’admiration, les blessés viennent remettre les principes de leur combat à l’ordre du jour. « Tamazight est pour nous un sujet important. Consacrer notre identité, à travers une reconnaissance effective et sérieuse de la langue tamazight, est une revendication importante de l’insurrection de 2001 », explique Hanine. En outre, et toujours dans le registre des revendications sociales, il estime qu’il faut dénoncer l’absence du plan spécial de développement de la wilaya de Tizi-Ouzou. Revendication pourtant non régionale, mais que les blessés de toute la Kabylie soutiendront certainement, puisque comme le souligne notre interlocuteur, Tizi est « la dernière des wilayas sur le plan développement  et investissement ». La ville mérite à ce titre une revendication spécifique dans laquelle les blessés n’auront aucun mal à reconnaitre l’esprit de la révolte de 2001.

Deux nouveautés sont à signaler dans cette reprise de combat pour les blessés : d’une part, ils se représenteront eux-mêmes, sans intermédiaire, et d’autre part leur action aura pour objectif d’aboutir très rapidement. Ce relancement d’organisation intervient dans un contexte d’absence d’organisation pour les blessés et parents de martyrs depuis une décennie.

De son coté, en tant que blessé, Hanine avait pourtant initié des actions en parallèle de la CADC. Il avait notamment interpellé les autorités sur la reconnaissance et la prise en charge sérieuse des victimes, ainsi que la révision de leurs pensions. Au total, 3 ou 4 lettres pour les autorités partaient tous les ans, depuis 2003. « Nous avons écrit des courriers à maintes reprises au premier ministre et au président. On nous a toujours répondu avec des courriers que le contact devaient être pris avec la wilaya, responsable local du dossier », se souvient Hanine, qui rapporte avoir envoyé une dizaine de lettres à ces responsables. Contacté, le service de la wilaya, réfute toute responsabilité et estime que les courriers envoyés à la présidence ont été mpal interprétés et qu’il est bien du ressort des autorités centrales de répondre aux blessés...

Il faut rappeler que la dernière action menée par les blessés, c’est la tentative de rencontre avec Sellal venu surprendre Tizi-Ouzou à la mi-juillet. Mais la précipitation qui aavait caractérisé cette venue avait rendu impossible l’organisation d’une action mieux planifiée des blessés : seules trois victimes étaient présents. Un chiffre que Hanine considère tout de même significatif sur le plan symbolique, pour commencer.

Fatigué d’être baladé de la sorte, découragé de recevoir une réponse satisfaisante de la part des autorités sur ce qui devrait être un droit indiscutable pour les blessés, Hanine décide de laisser tomber les actions formelles individuelles pour monter au créneau, avec une série d’actionsrassemblatrices. La première de cette série d’action c’est donc une marche. Elle commencera au portail principal de l’université de Hasnaoua,à 10 h,et finira par un sit-in à la wilaya. Le jour choisi est le 19 Aout, un lundi, justement jour de visite de la wilaya.

Tous les blessés et les parents de martyrs de 2001 qui recoivent cette information sont priés de se joindre à cette marche à Tizi-Ouzou, le lundi 19 Aout. Hanine Chikh est joignable pour éclairer les doutes des victimes et parents de martyrs sur cette initiative ou répondre à leurs questions. Ceux-là peuvent le joindre au numéro de téléphone : 07 71 11 40 98. Pas d’appel des autres citoyens, s’il vous plait ! Pour ceux-là, Hanine, tout comme les blessés et parents de martyrs pourront être rencontrés le jour de la marche du 19.

Car il s’agit là d’une marche des blessés appuyée par la société civile. « La participation populaire sera très importante car elle donnera de la force à l’évènement ; nous appelons les citoyens kabyles à venir en force », comme le souligne Hanine. En tant que citoyens, ne manquons pas à ce tout petit devoir envers des héros que le peuple kabyle doit avoir sur la conscience –et honorer.

Samia Ait Tahar.


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