Les pressions exercées à l'encontre des journalistes du média Kabyle.com en Algérie ne cessent de s'accroître. C'est toute la presse d'expression amazighe, d'opinion berbère francophone qui s'en trouve fragilisée, aussi bien à l'intérieur du pays que dans sa diaspora.
Nous avons beaucoup d'inquiétude en particulier pour Rabah Ben Amghar. Notre journaliste a été poursuivi en justice suite à une plainte en diffamation déposée par Hachemani Mohamed, ex maire de Mizrana en Kabylie. Le procureur de la République algérienne du Tribunal de Tigzirt a requis une peine de 3 mois de prison ferme à l'encontre de notre collaborateur alors que rien ne justifie de telles poursuites, encore moins la détention. Le décision de justice sera connue ce mardi 14 mai.
Le harcèlement judiciaire doit cesser et notre journaliste relaxé !
Un article « Sales temps pour nos journalistes en Kabylie » explique dans le détail ces atteintes à l'intégrité de nos coéquipiers dans l'exercice de leur métier.
http://www.kabyle.com/articles/sale-temps-pour-nos-journalistes-en-kabylie-21580-25032013
Correspondant local de presse Rabah Ben Amghar est aussi le principal rédacteur de la région de Tigzirt en Kabylie pour Kabyle.com, une entreprise de presse franco-kabyle installée à Lyon.
Rabah Ben Amghar est membre de notre comité de rédaction. Il a été nommé chef de rubrique de la région des Iflissen et la Kabylie Maritime. A ce titre, on ne compte plus les une avec sa signature ou celles publiées avec un pseudonyme.
Il a pris toutes les précautions d'usage et déontologiques dans notre article daté du 11 octobre 2012, sans aucune charge excessive, en choisissant d'employer le conditionnel. Rabah Ben Amghar a décrit la situation catastrophique, les tensions qui pesaient sur le maire sortant de la commune de Mizrana (près de Tigzirt sur Mer) durant les élections municipales. Des manifestations de rue, des rassemblements populaires autour de la municipalité et de la mairie qui dénonçaient une mauvaise gestion quelques mois avant ces échéances politiques ont pu être rapportées sur notre média par sa plume.
Rabah Ben Amaghar, journaliste, écrivain
Le maire qui a porté plainte contre lui sur la base de cet article a pu être animé par des griefs d'ordre personnel et ceux qui le lient aux clans politiques locaux. Nous constatons qu'il n'a d'ailleurs pas cherché l'apaisement en demandant un droit de réponse.
Nous regrettons la sentence prononcée par le Procureur de la République algérienne qui a fait preuve de deux poids deux mesures. Elle pose de nombreuses et sérieuses questions sur la notion de délit de presse. Sa décision s'apparente davantage à une lettre de cachet, à une décision doctrinale, qu'à un choix motivé et républicain. L'Algérie devrait adopter une législation qui protège les journalistes contre les peines de prison. Dans cette affaire le droit algérien en matière de presse a été placé en arrière plan. Le journaliste est interpellé individuellement sans que le responsable de publication ne soit convoqué, ce qui est en totale contradiction avec le code de la presse algérien. A aucun moment notre journaliste n'a pu avoir recours au média auquel il est rattaché et le droit français qui s'y applique.
A la sanction pénale réclamée, le procureur ajoute une sanction financière. Toute la pression financière pèse sur les épaules de notre correspondant : les frais de justice sont à sa charge comme l'amende !
L'incarcération de Mohamed Benchicou, les multiples assassinats et disparations des journalistes, le durcissement des peines sont emblématiques des atteintes à la liberté d'expression et la liberté d'opinion en Algérie.
Les poursuites contre Rabah Ben Amghar, la menace qui pèse sur notre journaliste, de 3 mois de prison ferme et 50.000 dinars d'amende relèvent du même harcèlement judiciaire.
En conséquence, nous demandons :
- l'arrêt immédiat des poursuites à son encontre
- la réparation du préjudice moral
- un geste fort et apaisant de la justice algérienne, exemplaire pour encourager celles et ceux qui s'engagent pour une presse plurielle, démocratique et participative
- la prise en compte du soutien des médias algériens, internationaux, des Collectifs de journalistes en Kabylie, des déclarations de soutien de l'Observatoire des Droits de l'Homme à Tizi-Ouzou.
L'article en question :
http://www.kabyle.com/pr%C3%A9paration-des-%C3%A9lections-en-kabylie-maritime-20958-11102012
Premiers signataires :
Stéphane ARRAMI, Lyon, Responsable de publication Kabyle.com
Tassadit OULD HAMOUDA, Montréal, Rédactrice en chef Amérique du Nord Kabyle.com
Samia AIT TAHAR, Tizi-Ouzou, CLP journaliste Kabyle.com
Noufel BOUZEBOUDJA, écrivain journaliste contributeur Kabyle.com
Dalil MAXLOUFI, animateur radio Lyon, Kabyle.com
Jean-Paul KOZIOL, informaticien Lyon, Kabyle.com
Mourad HAMMAMI, Mizrana, Journaliste, Direction Kabyle.com Kabylie
Aziz AIT AMIROUCHE, Bouira, CLP journaliste, webmaster Kabyle.com
Mouloud ATCHEBA, journaliste-consultant, Bruxelles, contributeur Kabyle.com
Madjid SERRAH, Observatoire des Droits de l'Homme, Tizi-Ouzou
Mohamed GAYA, Paris, écrivain
Nacer DAHMANE, Militant associatif et Cadre en travail social
Signer la pétition : contact@kabyle.com