Quantcast
Channel: Kabyle.com - Le média d'information du peuple kabyle
Viewing all articles
Browse latest Browse all 2276

Développement à Bouira : un concept à ancrer dans les esprits

$
0
0

Solidarité bien ordonnée commence par soi-même. En d’autres termes, il fallait, pour rendre cette action sociale plus rationnelle, plus distributive, donc plus efficace prendre d’abord plus d’autonomie et se doter de nouvelles structures tels que les différents dispositifs d’aide mis en place en direction de cette catégorie de démunis s’articulent harmonieusement autour d’objectifs clairs, et non en partant dans un beau désordre où ces mêmes mécanismes se chevauchaient parfois et s’affrontaient de manière à neutraliser leurs actions respectives dans le cadre strict de la solidarité.

Une agence de développement social
Désormais ce n’est plus du ressort de la direction de l’action sociale de disposer de la palette des différents dispositifs d’aide mis en place en faveur des catégories sociales les plus fragilisées en de sa mise en œuvre dans un cadre strictement caritatif.
En effet, depuis 1996, une nouvelle structure est créée pour chapeauter les différents dispositifs de solidarité avec une politique du social assortie d’objectifs tendant à l’élimination d’une part de toutes les formes de précarités existant au sein de la société et, d’autre part, au renforcement du modèle économique pour plus de productivité et de développement. Cette structure elle-même, dans un souci d’optimisation et de décentralisation de l’action sociale s’est déployée à l’échelle nationale sous forme d’antennes régionales et de cellules.
C’est ainsi que sous cette formidable impulsion l’antenne régionale de Médéa a vu le jour en 2007, elle-même coiffant 9 wilayas du Centre, dont Bouira est Béjaïa. Jusqu’à, il y a un mois, date de l’installation d’une antenne régionale, à Bouira, la gestion des cinq ou six dispositifs d’aide existants étaient temporairement confiée à la DAS, tout en étant sous le contrôle de l’agence de Médéa.

Renforcement de l’encadrement et définition des missions
Sans un bon encadrement composé de sociologues, de médecins, de psychologues, de cadres, l’entreprise n’a aucune chance de fonctionner mieux que lorsque le système de solidarité  en question était entre les mains de la DAS, dont, il convient de le préciser, la mission se démarque de l’ADS. C’est pourquoi un stage de formation de trois jours a été organisé du 31 mars au 2 avril à l’intention de 83 jeunes nouvellement recrutés venus de 16 wilayas. Ces nouvelles recrues comptaient en leur sein 49 cadres, 11 sociologues, 10 médecins, 6 psychologues et 22 assistants.
Pendant que le directeur nous accorde un court entretien où il nous explique dans le couloir le programme de ces trois journées de formation et les nouvelles prérogatives, les nouveaux stagiaires, dans la salle de conférence font preuve d’une application studieuse digne d’éloge, prouvant par là le zèle qui les anime pour leurs futures missions. Pour ce responsable, l’intérêt de la nouvelle stratégie repose entièrement sur une solidarité de proximité. C’est-à-dire qu’au lieu de laisser le citoyen venir frapper à la porte de l’antenne, ce qui comme on l’a vu pour les autres structures comme L’ANSEJ, L’ANGEM, la DAS, l’emploi de jeunes ou la CNAC, crée un embarras terrible devant leurs portes d’entrée, la stratégie en question dépêche ses délégués sur le terrain pour une évaluation complète du degré de précarité des couches sociales exposées à la paupérisation, un recensement de cette population fragilisée et de leurs aspirations légitimes. C’est en fonction de ces données que les différents dispositifs seront mis en œuvre afin de cibler de façon appropriée chacune des catégories recensée. Par leur précision, ces enquêtes vont donc permettre de gagner du temps et de permettre à l’aide de l’État consentie dans un cadre d’une action solidaire de cibler les poches de pauvreté et de les éradiquer. Ainsi se conçoit de façon rationnelle le développement durable en milieu rural.

Inculquer une culture de la productivité
Ancrer l’idée de développement dans les esprits, c’est favoriser l’esprit même de l’entrepreneuriat. Explicitant sa pensée à ce sujet, le responsable de l’Antenne régionale de Médéa considère que si vous permettez à un aviculteur de produire le premier jour un œuf, avec le temps, cet œuf va donner dix, puis vingt, jusqu’à atteindre logiquement le stade industriel. «Au début vous travaillez seul, mais bientôt la production se multipliant de plus en plus vite, vos seuls bras ne suffisent plus. Il en faudra d’autres et d’autres encore. C’est ainsi que né l’esprit d’entreprise. C’est cela le but principal de notre politique ».
Le travail des psychologues, des sociologues, des médecins, des cadres et des assistants s’accompagnent donc d’une pédagogie faisant appel à des méthodes simples qui consistent, par des conseils, des directives et des illustrations concrètes empruntées au monde rural, à montrer comment on crée de la richesse à partir d’un petit pécule et comment ensuite par le biais de l’investissement, la fructifier pour en accroitre le volume. Tous ces concepts économiques doivent être expliqués avec patience pour espérer les voir se les approprier définitivement.

Une réponse à l’équation des maux sociaux
C’est peut être l’un des principaux objectifs de la solidarité de proximité que d’essayer de résoudre l’équation des maux sociaux. En effet, en recensant les poches de pauvretés et en les classant par ordre de priorité, sociologues, psychologues, médecins et cadres prennent en compte dans leurs études faites sur la base de ces données recueillies sur le terrain la dimension sociale dans toute ses composantes, y compris la délinquance juvénile et tente par un traitement approprié à chaque type de problème d’en éradiquer la cause. Grâce aux activités qu’elle offre aux jeunes délinquants, aux conseils et suivi des projets qu’ils développent à travers la série des différents dispositifs d’aide, les principaux acteurs de la solidarité de proximité s’engagent dans une lutte pour la production et la protection de l’environnement. Ainsi, par la thérapie du travail, ce sont les délits liés souvent à la consommation de l’alcool, de la drogue, à la débauche, au vol et parfois au crime ou au suicide qui se trouvent jugulés en amont.

Une panoplie de moyens de lutte contre la précarité
Il y a quelque temps, la wilaya de Bouira était classée parmi les deux ou trois wilayas les plus pauvres et les plus défavorisées. Le coup porté à l’économie nationale par le terrorisme lui a été plus fatal encore, bien que sa vocation soit agricole. Mais avec les grands projets structurants, le développement a pris de l’essor et aujourd’hui, elle se remet de ses blessures. Cependant, à la campagne où en ce moment se portent les efforts de l’État pour l’arracher à son enclavement par une politique de développement mixte associant plusieurs secteurs économiques beaucoup reste encore à faire. C’est donc là où la solidarité s’exprime le mieux. L’installation d’antennes de développement social vient à point nommé pour venir à bout de ces poches de pauvreté qu’évoque dans sa prestation notre interlocuteur. Se prêtant aimablement à notre entretien, alors que sa présence en tant que responsable de ces trois journées de formation demeure très sollicitée, il nous fait la présentation des cinq ou six dispositifs qui viennent de s’enclencher autour de la nouvelle forme de solidarité accès sur la proximité.
Affichés sur de grand tableaux des deux côté du long couloir qui conduit vers la salle de conférence, afin que tous les visiteurs puissent les voir, les ditsdispositifs d’aide semblent alignés pour aller dans le sens des paroles du directeur de l’agence régionale de Médéa et les illustrer de façon magistrale.

Le DAIS : dispositif d’activité et d’insertion sociale
Commentaire de notre interlocuteur métamorphosé pour la circonstance et avec la courtoisie qui est la sienne en guide, en présentateur de sa nouvelle stratégie : lutter contre la précarité et la marginalisation, dont le monde rural, faute de compétence ne profite guère d’une administration plus décentralisée. Vient ensuite le fameux PID, diplômés universitaires et des techniciens supérieurs au chômage, dont il convient de favoriser l’insertion parmi la population active. Là, ce qui est en ligne de mire, c’est le chômage dont il convient d’infléchir la courbe. Le chiffre officiel en notre possession, mais datant déjà est de 12% de cette population. Aujourd’hui, avec les autres structures, comme l’ANSEJ, l’ANGEM, la CNAC et l’emploi de jeunes, il se peut que ce chiffre soit décalé. Il y a en effet un tel bond dans le développement de l’économie ces dernières années que les effets d’une telle politique sont visibles partout.      Vient ensuite le non moins fameux TUP HIMO. Nom peut être barbare mais qui englobe une ambition en rapport avec les enjeux économiques de la région  et dont on traduit les initiales comme suit : travaux d’utilité publique à haute intensité de main d’œuvre. Il s’agit, comme nous l’explique notre interlocuteur de créer le maximum d’emplois possibles et de promouvoir le tâcheronnat, ou l’exécution des projets à la tâche et non à la journée. Le dispositif « Blanche Algérie », tout en s’inscrivant dans une dynamique de développement, s’articule autour d’une action tendant à protéger l’environnement connaissant dans notre région une dégradation très importante.
S’insérant habilement entre les différents dispositifs en question, la cellule de proximité a pour objet de « repérer les poches de pauvreté et d’accompagner les personnes démunies »,  explique notre responsable de la solidarité des 16 wilayas du Centre. «L’allocation forfaitaire de solidarité est destinée aux personnes sans revenus ou inaptes au travail», fait-il savoir encore, alors que le DEV, qui signifie développement communautaire, ainsi que son nom l’indique, tout en créant de l’emploi, vient en appoint aux projets de développement des communes défavorisées. Il consiste en de petits projets visant à l’amélioration de la situation ces communes au plan de l’AEP, de l’assainissement, des routes, de l’électrification etc. Ce projet qui a pour ambition de créer des richesses et de l’emploi dispose d’une enveloppe de 4 millions de dinars.
« Il est mis en place pour aider les communes en difficultés. Le travail de l’équipe consiste à découvrir lesquelles et à les traiter au moyen de petits projets qui viennent soutenir le développement local », ajoute-t-il.       En guise de commentaire, le directeur de l’Agence de développement social, en l’occurrence, Abid Ahmed nous confie que les différents dispositifs ainsi créés dans le cadre de la solidarité dite de proximité contribue au développement de la wilaya dans une proportion estimée par ses soins à 2,97%. Ce pourcentage pourrait paraître maigre au regard des problèmes recensés. Mais si l’on considère les efforts de l’État se traduisant en une infinités de projets de développement portés par des secteurs qui n’ont d’autres objectifs que la création de richesse et de développement, et l’ampleur démesurée de ses efforts dont beaucoup ont déjà porté leurs fruits, on s’aperçoit alors que ce taux est lui-même important. D’ailleurs, il s’agit comme l’a si bien expliqué le responsable de la solidarité au niveau des 16 Wilaya au début de cet entretien de créer cette culture de la production par l’investissement répétitif. La dynamique, une fois engagée, ne s’arrête plus. C’est le but visé ici.

La formation du personnel, une problématique au cœur de la politique sociale
Pour la concrétisation d’une telle politique, il convenait de prendre en compte l’élément le plus important de sa composante : l’encadrement. Ainsi que nous le disions au début de notre entretien, la réussite du développement social y est étroitement solidaire. D’où l’organisation la semaine dernière de ce séminaire sur la mission et les objectifs assignés à chacune d’elles. Au moment où il nous accordait cet entretien, et que nous parvenaient, mais assourdi par la distance et les murs épais de la maison de la culture Ali-Zaamoum les sons du tambourin et de la fanfare accompagnant une danse folklorique, il venait à peine de terminer sa communication sur le secteur de la solidarité au niveau local et au plan national, sur l’agence de développement social et les antennes et les cellules qui activent ou activeront désormais pour plus de décentralisation, en d’autres termes, pour plus de proximité et d’efficacité de la solidarité et du développement social. Cette longue intervention qui a duré près de deux heures a été suivie par des débats tout aussi longs afin de préciser les points faibles ou mal compris de l’auditoire.
La journée de lundi a été divisée en deux parties : la matinée qui a compris 6 communications et l’après-midi qui en a comporté 6 autres. La première a été faite par Saâdi Abderzak, chef de département pour le soutien social de Béjaïa. Elle porté sur la réglementation et les procédure de l’allocation forfaitaire de solidarité, communément connu sous l’appellation de filet social et dont le souvenir ancien reste lié à une conjoncture politiquement et économiquement pénible par suite des événements tragiques que notre pays a traversés. Tous les chômeurs se rabattaient sur ce dispositifs qui faisaient travaillait les jeunes contre 3 000 DA par mois. Le Contexte social et économique ayant changé, le dispositif a évolué en conséquence. Cette communication a été suivie de deux autres avant la pause-café : celle faite par Chaouch Redouane, (chef de département social pour le soutien) sur l’assainissement de ce même dispositif et celle développée par Benmadi abdelkader, (chef de département de DEV) qui présentait ce dispositif dont son département porte le nom.
Quant à la journée de mardi, elle n’a comporté que deux communications. Le directeur régional de l’antenne de Tiaret a développé le thème des études à caractère sociale, ainsi que sur les outils et méthodes y afférentes pour leur réalisation sur le terrain.  Le directeur Abid Ahmed, responsabble de l’agence régionaled de Médéa, est encore revenue sur les objectifs du millénaire articulés sur le développement ainsi que sur le dispositif de veille qui supervise les projets lancés dans le cadre de la solidarité et la façon dont elle s’organise autour des différents dispositifs mis en place pour leur réalisation. Le séminaire s’est clôturé autour de la remise d’attestation de participation.
Dans sa nouvelle approche qui associe des méthodes pédagogiques et des techniques de travail reposant sur des connaissances scientifiques et expériences personnelles telles que l’écoute et l’observation dans le domaine social, le développement social à travers les différents dispositifs mis en place témoigne dans son souci de traiter les cas de précarité sociale où qu’elle se manifeste de la volonté de l’État d’aborder le nouveau millénaire sous le signe de la prospérité et de la paix sociale, seules garantes de la cohésion sociale.
Ali D.

Source: 
Le Courrier d'Algérie

Viewing all articles
Browse latest Browse all 2276

Trending Articles