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Hommage à M’hamed Issiakhem - Relizane se remémore son fils adoptif

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Il a été programmé lors de cette semaine culturelle, une conférence sur le parcours artistique de l’enfant terrible de la peinture algérienne, le talentueux M’hamed Issiakhem, qui a grandi à Relizane depuis l’âge de trois ans, venant de la Kabylie.

Relizane abrite, à partir d’aujourd’hui, une semaine d’hommage à l’artiste plasticien, le regretté M’hamed Issiakhem, à l’initiative de la direction de wilaya de la culture.

Cette manifestation, que Relizane a pris l’habitude d’organiser, sera marquée par un salon des arts plastiques avec la participation de 30 artistes et étudiants des Beaux-arts d’Alger, de Mostaganem, de Sidi Bel-Abbès, d’Oran et de Tlemcen, selon les organisateurs. Il a été programmé lors de cette semaine culturelle, une conférence sur le parcours artistique de M’hamed Issiakhem, qui a grandi à Relizane depuis l’âge de trois ans, venant de la Kabylie.

A l’occasion de l’édition de l’année écoulée, une fresque a été montée au domicile où a vécu cet artiste, au centre-ville de Relizane.

Qui est Issiakhem ?

M’hamed Issiakhem naît le 17 juin 1928 à Taboudoucht (Aït Djennad, Aghribs) en Kabylie. À partir de 1931 il passe son enfance à Relizane. En 1943 il manipule une grenade, volée dans un camp militaire, qui explose. Deux de ses sœurs et un neveu meurent. Hospitalisé pendant deux ans, il est amputé du bras gauche. De 1947 à 1951 il est à Alger élève de la Société des Beaux-Arts puis de l’École des Beaux-Arts d’Alger et suit les cours du miniaturiste Omar Racim. En 1951 il rencontre Kateb Yacine. De 1953 à 1958 il fréquente l’École des Beaux-Arts de Paris où il retrouve Kateb Yacine – les deux artistes demeureront inséparables. En 1958 Issiakhem quitte la France pour séjourner en RFA puis résider en RDA.

Affiche de M’hamed Issiakhem pour un spectacle de Kateb Yacine, 1978

En 1962 il est dessinateur au quotidien «Alger Républicain». En 1963 il est membre fondateur de l’Union Nationale des Arts Plastiques et participe à l’exposition des «Peintres algériens» organisée à Alger pour les

«Fêtes du 1er Novembre» et préfacée par Jean Sénac puis en 1964 à celle qui est présentée à Paris au Musée des arts décoratifs. De 1964 à 1966 il est chef d’atelier de peinture à l’École des Beaux-Arts d’Alger puis directeur pédagogique de l’École des Beaux-Arts d’Oran. Il illustre alors plusieurs œuvres de Kateb Yacine. De 1965 à 1982 il crée les maquettes des billets de banque et de nombreux timbres-poste algériens. En 1967 il réalise avec Kateb Yacine un film pour la télévision, «Poussières de juillet», en 1968 les décors du film «La voie», de Slim Riad. En 1971 Issiakhem est professeur d’art graphique à l’École Polytechnique d’Architecture et d’Urbanisme d’Alger et crée les décors pour le film «Novembre». Il voyage en 1972 au Viêt Nam et reçoit en 1973 une médaille d’or à la Foire Internationale d’Alger pour la décoration du stand du ministère du Travail et des Affaires sociales.

Signature de M’hamed Issiakhem

De 1973 à 1978 Issiakhem est dessinateur de presse, notamment à «Algérie actualité». Il dirige en 1977 la réalisation d’une fresque pour l’aéroport d’Alger. Le ministère du Travail et des Affaires sociales publie à Alger une plaquette dont Kateb Yacine écrit la préface sous le titre Issiakhem, Œil-de-lynx et les américains, trente-cinq années de l’enfer d’un peintre.

En 1978 Issiakhem séjourne quelques mois à Moscou et reçoit en 1980 le Premier Simba d’Or (Lion d’Or) de Rome, distinction de l’Unesco pour l’art africain. Il meurt le 1er décembre 1985 à la suite d’une longue ma-ladie.

Racim C.

Source: 
Le Jour d'Algérie

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