Le ministre du Tourisme et de l’Artisanat, Mohammed Benmeradi, a inauguré le centre artisanal d’Aokas. La délégation est surprise à son arrivée au centre artisanal de cette station balnéaire de la wilaya de Béjaïa par les propriétaires du terrain qui réclament leur indemnisation suite à l’expropriation dont ils ont fait l’objet. Le centre en question a été construit sur une superficie de 750 m2 pour 37 millions de dinars .
Très attendu par les habitants de la commune balnéaire d’Aokas, la direction de la moyenne et de la petite entreprise et de l’artisanat de la wilaya de Béjaïa a lancé un projet de réalisation d’un centre artisanal au niveau de leur commune. L’Etat a débloqué une somme importante pour mettre cet établissement sur pied, afin de permettre aux citoyens de cette localité d’exercer leur passion. Quant aux autorités concernées, elles doivent, dès à présent, réfléchir afin d’équiper cette structure en matériel nécessaire pour rattraper le retard enregistré et donner l’occasion aux citoyens de jouir des bienfaits de ce centre artisanal tant attendu. «C’est une bouffée d’oxygène et un véritable coup de pouce aux jeunes de cette région qui souffre d’un manque flagrant en matière d’infrastructures d’animation» dira un citoyen d’Aokas. L’artisanat algérien est d’une incontestable richesse et d’une étonnante variété tant dans les formes que dans les techniques et les décors. Cette richesse est rehaussée par la modestie des matériaux dont sont constituées les œuvres artisanales. Nécessaires à la vie quotidienne, elles sont conçues dans un but utilitaire et souvent comportent des motifs dont la signification, suivant les croyances locales, leur confère des vertus protectrices. La diversité des conditions climatiques, des ressources naturelles et les différentes civilisations de l’Algérie expliquent la présence d’une vaste gamme de spécialités artisanales.
Pour les bijoux kabyles, c’est surtout l’argent qui est employé par les artisants. En Kabylie, notamment, par dizaines et jusque dans les moindres villages, les bijoutiers produisent les bijoux faits de plans d’argent, cloisonnés de fils ou filigranes, sertis de corail ou émaillés dans les nuances bleu foncé, vert et jaune, dont les principaux sont les bracelets de bras ou de chevilles, les boîtes d’allumettes. Le bijou kabyle est authentiquement berbère dans la forme et l’utilité, mais il doit en partie son apparence colorée à l’influence des andalous qui ont introduit l’émaillage dans cette région. Il y a plusieurs sortes de bijoux qui correspondent à des usages particuliers : broches de front ou de poitrine (tavrucht) et fibules (tabzimt), qui retenaient les robes en divers points, ceintures (tahzamt), colliers (azrar), bracelets (azevg), bagues (tikhutam) et boucles d’oreilles (talukin). Les tapis amazighs sont faits de laine. Ils sont destinés à un usage domestique, sur le sol ou les murs, voire religieux, pour la prière. Bien que menacé, l’art du tapis se conserve dans quelques villages de Kabylie.
Hafit Zaouche