Il a été annoncé lors d’une conférence de presse à Montreuil. Un nouveau festival de la chanson berbère se déroulera samedi et dimanche à Paris.
L’organisation de la première édition du Festival de la chanson berbère aura lieu samedi et dimanche, le 26 et 27 septembre au Parc Floral à Paris.
Cet événement a été annoncé lors d’une conférence de presse tenue mardi soir au siège de berbère télévision à Montreuil (Paris).
Cette conférence a été organisé par les initiateurs du projet, à savoir Berbère Télévision et représentée par son patron Mohamed Sadi. Deux personnalités importantes de la chanson amazigh, étaient aussi présentes, Idir pour la chanson kabyle et Khalid Izri pour la chanson marocaine.
En plus de l’annonce de l’événement, la conférence de presse a vite prit la tournure d’un débat politico-culturel au sujet de la cause berbère.
Dans cette première édition qui s’étalera sur deux jours, il y aurait la participation de nombreux artistes marocains, algériens et la Libye qui sera représentée par la chanteuse Dania Ben Sassi.
L’on compte notammen : Azal Belkadi, Rachid Azouz, Groupe Lmuziga, Troupe Atlassia, Alilou, Kamel Iflis, Djamel Kati, Tena, Houria, Kader Bakdi, Khelfoun, Idheballen, Khaled Izri, Ahwache, Zahir Amyas, Karim Yeddou, Masylies, Tiziri, Tanina, Hafyd Kouday, Ferhat Medruh, Hanane, Mourad Soumam, les Frères Houri, Wahab, Idir, Dania Bensassi, Shéryfa Luna.
Pour Mohand Sadi initiateur de ce projet « dans les années 1970, j’étais un jeune. A Alger j’ai relevé la tête grâce aux chansons de Idir.
La chanson avait toujours une portée universelle. Pour moi personnellement la chanson ma redonné ma dignité et mon intimité. La chanson comme c’était le cas dans les années 1970, pourra nous fédérer dans Tamazgha et le nord Africain ».
Pour Idir « nous avons atteint un niveau appréciable. Mentalement, on est entrain de casser les frontières» et au chanteur de poursuivre son intervention : « la fait amazigh est décomplexé. Et à travers la chanson, nous tentons toujours d’opposer l’émotionnel aux idéologies qui tentent de nous uniformiser. Et dire aussi que la chanson fédère et les artistes ont toujours raison».
Et Khaled Izri, le chanteur marocain « à travers ma participation, l’objectif est de participer à casser les frontières et chanter partout dans la terre de Tamzgha».
Pour Sadi et dans le sillage de la cause identitaire « la cause amazigh est aussi juste que la déclaration du premier novembre 1954. Pour ce festival, nous sommes au stade de construction. Nous allons commencer avec deux jours, mais l’année prochaine, nous allons organiser trois jours et avec plus de chanteurs qui vont participer.»
« Pour notre cause, nous sommes orphelins de moyens. Mais nous disposons de milliers d’années d’héritage de notre culture. Ce festival n’est qu’un moyen parmi tant d’autres pour contribuer au rayonnement de notre identité. Et le fait d’avoir une chanteuse comme Dania Ben Sassi est une grande réussite pour nous».
Dans cette conférence où un temps de près de deux heures a été consacré, le chanteur Idir est revenui plusieurs fois, pour exprimer ses sentiments, ses point de vue par rapport à la cause et à l’identité berbère. Et de se poser la question : « que ce qui fait que ma langue ne soit pas comme les autres. Officialiser Tamazight est une chose normale. Nos parents ont payé un lourd tribu pour libérer le pays et pour ensuite se retrouver de nouveau privé de leurs droits les plus élémentaires. Personnellement je ne me sens pas entièrement algérien, tant que ma culture et mon identité n’ont pas droit de cité » s’exclame -t-il.
A signaler enfin que les droits d’entrer pour ce festival, des prix attractifs ont été affiché, à savoir 5€ , 10 et 13€ selon le choix de voir le spectacle à midi ou le soir ou les deux à la fois.
De Paris
Mourad HAMMAMI, Kabyle.com avec Mizrana Production